L’infox :🧽 Nouvelle tendance : le batch washing, ou comment faire la vaisselle une fois par semaine comme un gros dégueulasse
Le batch washing : « On lave mieux quand on lave sale »
C’est la nouvelle tendance qui fait fureur sur les réseaux sociaux, dans les open spaces désœuvrés et chez les influenceurs lifestyle à 12 abonnés : le batch washing, ou l’art de faire sa vaisselle une fois par semaine, au calme, avec panache, et une bassine de courage.
Inspirée du batch cooking, cette méthode de productivité ménagère permettrait selon ses adeptes de « regrouper toutes les corvées vaisselle du lundi au dimanche en un seul moment sacré, généralement le dimanche à 23h45, en état de stress terminal et de mousse jusqu’aux coudes ».
« Je n’ai plus peur d’inviter des potes à la maison », confie Pascaline, pionnière du mouvement, en esquivant un tiramisu fossilisé sur une cuillère.
« Je leur dis juste : regardez pas l’évier, c’est une installation contemporaine. »
Une pile de vaisselle ou une œuvre d’art contemporaine ?
Tasses de café, assiettes à pizza, bols à ramen, couverts en attente de leur destin, tout est laissé méthodiquement en suspens toute la semaine. Une organisation millimétrée.
| Jour | Vaisselle sale concernée | État |
|---|---|---|
| Lundi | Bol de céréales + cuillère | Collé |
| Mardi | Fourchette à pâtes | Incrustée |
| Mercredi | Poêle à œuf | Fossilisée |
| Jeudi | Verre à vin (x3) | Strié |
| Vendredi | Casserole à gratin | Radioactive |
| Samedi | Planche à découper | Sent le fromage |
Et le tout, savamment empilé en équilibre précaire, comme une tour de Jenga olfactive. Les adeptes de batch washing appellent cela le « Totem du Repas Sacré ».
« On ne fait pas la vaisselle, on prépare une performance artistique hebdomadaire », explique Gaspard, 27 ans, influenceur « ménage brutal » sur TikTok.
« Mon évier, c’est mon Louvre. »
Les bienfaits auto-proclamés du batch washing
Les batch-washers revendiquent de nombreux bénéfices :
- Économie d’eau : on lave tout d’un coup, ou on abandonne à mi-chemin.
- Gain de temps : 6 jours à ne pas faire la vaisselle, 1 jour à regretter.
- Développement de l’immunité : vivre avec un fond de soupe vivant depuis jeudi forge le système digestif.
- Mindfulness : « Quand tu grattes un fond de lasagnes séché, tu es pleinement dans le moment présent. »
Le lifestyle de la procrastination ultime
Le batch washing s’inscrit dans un courant plus large : celui du procrastinisme productif. Après le laundry week-end, le meal prep du lundi matin à la bourre, ou encore le ménage post-coup de fil de ta mère, cette nouvelle méthode repousse les limites de ce qu’on peut appeler « gestion de l’habitat ».
Selon le Dr Jean-Michel Évier, sociologue du quotidien, ce phénomène est révélateur :
« Les jeunes actifs veulent gagner du temps pour ne rien faire. Le batch washing, c’est une stratégie de fuite. On ne repousse pas juste la vaisselle, on repousse la vie. »
Un mode de vie qui a bien sûr ses détracteurs : « C’est un appel au chaos bactérien », s’indigne l’UFV (Union Française de la Vaisselle), dans un communiqué en majuscule, visiblement trempé de rage.
📌 L’Info : – Traitement réaliste
Le batch washing : quand la tendance lifestyle frôle la saturation (et la salmonelle)
Le batch washing, littéralement « lavage en lot », s’inspire directement du batch cooking, concept popularisé dans les années 2010, consistant à préparer les repas de la semaine en une seule session.
Sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’anticiper, mais plutôt d’accumuler.
Le phénomène, né de la fatigue post-covid, de la charge mentale ou du simple ras-le-bol de faire la vaisselle, prend racine sur TikTok et Instagram sous des hashtags comme #BatchWashing, #DishPileChallenge ou encore #SinkZen.
Un rejet de la perfection domestique
Selon la sociologue Dominique Desjeux, cette pratique s’inscrit dans une tendance de « déstigmatisation du désordre » :
« C’est une manière ironique de résister aux injonctions de propreté constante, véhiculées par les influenceurs ‘cleanfluencers' ».
Le batch washing devient alors un geste politique, une provocation douce contre la tyrannie du ménage permanent, à la Marie Kondo sauce 2025.
Attention aux risques sanitaires
Mais attention : laisser de la vaisselle sale plusieurs jours peut favoriser le développement de moisissures, bactéries, et mauvaises odeurs.
L’ANSES rappelle que certains restes alimentaires, notamment les produits laitiers ou les plats en sauce, peuvent développer des agents pathogènes en quelques heures seulement.
Il est donc recommandé, même en cas de flemme aiguë, de :
- Rincer les assiettes rapidement après usage
- Éviter de laisser de l’eau stagnante dans l’évier
- Ne pas dépasser 48h sans nettoyage
