L’infox : 🍼 Naissance du navigateur Éric Tabarly, à l’âge de 63 ans
Une mise à l’eau tardive mais salée
BREST, 24 juillet 1931 – Émotion et confusion ce matin sur le port militaire. À 7h32, Éric Tabarly est venu au monde… avec sa pipe, ses chaussons orthopédiques et un permis bateau catégorie B déjà tamponné. Le nouveau-né pesait 82 kilos, portait des favoris et a immédiatement exigé « qu’on vire au lof ».
« On a dû couper le cordon ombilical avec un couteau suisse qu’il avait dans sa poche », confie la sage-femme encore choquée, cigarette roulée tremblotante aux lèvres.
Selon les premiers témoins, le nourrisson sexagénaire aurait rampé jusqu’au quai, monté à bord d’un Optimist, et hurlé : « À moi, les quarantièmes rugissants, bande de moussaillons d’eau douce ! »
Premiers mots, premier tangage
À peine né, Tabarly aurait prononcé ses premiers mots dans un sabir mi-breton mi-vent-de-face :
« Barre tribord, envoyez le spinnaker, et mettez-moi une bouillie de pruneaux. »
Il aurait ensuite tenté de hisser la sage-femme au mât de misaine, « pour prendre le vent dans sa blouse ». Le pédiatre l’a ausculté, diagnostiquant immédiatement une scoliose de vieux loup de mer et une hernie de quart.
« Il avait l’air plus expérimenté que moi, il m’a appris à faire un nœud de chaise », avoue le médecin, honteux, avant de rejoindre un stage chez les Scouts Marins.
Un bébé en goguette sur les flots
À peine 18 heures après sa naissance, Tabarly quittait le berceau pour traverser l’Atlantique à la rame, sur un berlingot géant de Vache qui Rit.
« J’ai connu des conditions plus rudes », aurait-il déclaré à son retour, tout en faisant sa toilette avec du sel marin.
Dès sa première dent, il mord une carte marine.
Dès sa première fièvre, il réclame qu’on le désalinise.
Dès sa première sieste, il dort suspendu à un hamac en voile de génois.
Tableau récapitulatif : Chronologie d’une naissance hors-bord
Heure | Événement |
---|---|
7h32 | Naissance avec une barbe de trois jours et une haleine de rhum |
8h00 | Change sa couche lui-même, en utilisant un ciré jaune |
8h45 | Râle parce que les biberons ne sont pas isothermes |
10h00 | Écrit un manifeste sur le cabotage écologique en mer d’Iroise |
13h00 | Part seul faire un tour du monde avec une écharpe et un compas |
Une enfance à contre-courant
L’école ? Inutile. Dès sa première rentrée, il organise une mutinerie contre l’institutrice, qu’il rebaptise “Commandant Bourrasque”.
Goûter préféré : sardines à l’huile sur biscuit sec.
Poussette préférée : un canot pneumatique.
Une déclaration historique
« Je suis peut-être né aujourd’hui, mais j’ai l’âge du Gulf Stream. »
— Éric Tabarly, en fixant l’horizon avec nostalgie
📌 L’Info :
Qui était vraiment Éric Tabarly ?
Éric Tabarly, né le 24 juillet 1931 à Nantes, est l’un des plus célèbres navigateurs français du XXe siècle. Officier de marine, passionné de voile dès l’adolescence, il est surtout connu pour sa série de voiliers Pen Duick, avec lesquels il a remporté de nombreuses courses au large.
Un précurseur
Tabarly a révolutionné l’architecture navale en testant des matériaux modernes comme le polyester ou l’aluminium, influençant ainsi toute une génération de navigateurs. Il remporte en 1964 la transat anglaise (Single-Handed Trans-Atlantic Race) à bord du Pen Duick II, propulsant la voile française sur la scène internationale.
Une figure mythique
Respecté pour sa rigueur, son humilité et son audace, Éric Tabarly a inspiré des générations de marins comme Olivier de Kersauson, Michel Desjoyeaux ou Loïck Peyron. Il meurt tragiquement le 13 juin 1998, tombé à la mer lors d’une navigation vers l’Angleterre, à bord de son Pen Duick d’origine.