📰 Maurice Garin, ou l’homme qui pédalait plus vite que son ombre et fumait ses rivaux
🚴♂️ 19 juillet 1903 : la France découvre que le vélo peut tuer… de rire
« Il est entré dans Paris comme un centaure noir venu d’un monde où la sueur est un langage, et le goudron un parfum. » — Le Petit Journal du Cycliste Transpirant
En ce dimanche de canicule historique, à l’heure où les Français dînaient de betteraves en conserve et de vin tiède, un homme surgissait des brumes de la route nationale 7, couvert de poussière, de sueur et d’un teint noirci à mi-chemin entre un ramoneur et un blackface d’opéra comique : Maurice Garin.
Connu sous le surnom affectueux du Ramoneur, ce petit colosse italien naturalisé français avait pris la tête de la première édition du Tour de France comme on prend la Bastille : en fumant une clope et en regardant l’adversaire droit dans les mollets.
🏆 Une victoire au charbon, littéralement
Pas de casques aérodynamiques. Pas de vélo carbone. Pas de gel énergétique goût mojito. Non. Juste des mollets en acier, une clope au bec, et un sac de nouilles froides en bandoulière. Le Tour de France 1903, c’était 2 428 kilomètres de bitume râpeux, de pavés vicieux, de vaches suicidaires, et de spectateurs qui jetaient des clous pour encourager leur favori.
Maurice Garin, lui, ne craignait rien. Il aurait même traversé un champ de mines pour un café serré.
« Je roule pour l’honneur, la gloire, et une bonne blanquette de veau à l’arrivée. » — M. Garin, interrogé au km 987, alors qu’il réparait sa chaîne avec une pince à linge.
🔥 Réduire ses adversaires en cendres (au sens propre)
C’est bien simple : sur les 60 participants de départ, seuls 21 atteignirent Paris. Les autres furent :
| Cause d’abandon | Nombre de coureurs |
|---|---|
| Usure des rotules | 11 |
| Agressés par des paysans à fourche | 6 |
| Dévorés par des chiens errants | 4 |
| Se sont perdus et vivent désormais à Limoges | 8 |
| Transformés en légendes urbaines | 10 |
Maurice, lui, fumait une cigarette tous les 30 kilomètres, probablement pour équilibrer son taux de goudron avec celui de la route. La légende raconte qu’il s’arrêtait parfois pour ramoner une cheminée au passage, par pur réflexe professionnel.
🏚 Des étapes mythiques comme dans un rêve… ou un cauchemar à vélo
🚴 Lyon – Marseille : 375 km, dont 312 à contre-sens
Le 6 juillet, Maurice traverse Lyon à minuit, poursuivi par un chien policier nommé « Bourpif ». À Marseille, il confond la ligne d’arrivée avec un stand de sardines grillées. Il remporte l’étape quand même, après avoir accidentellement roulé sur son propre pneu.
🏞 Toulouse – Bordeaux : Le syndrome du canard roulant
Sur cette étape, Garin croise un défilé d’oies en grève. Il refuse de freiner. Les oies cèdent. L’histoire ne dit pas s’il s’est excusé. Bordeaux, tremblant, lui offre une barrique en guise de médaille.
🎭 Paris : arrivée théâtrale, costume intégral de suie
Lors de son arrivée au Parc des Princes, Garin n’a plus de frein, plus de voix, plus de slip sec. Il fonce droit sur la tribune officielle, pile au bon moment pour embrasser le préfet sur la bouche. La foule hurle. On crie au génie. Ou à l’accident diplomatique. Qu’importe. Le Ramoneur a gagné.
👑 Maurice Garin, légende vivante ou demi-dieu du bitume ?
L’Église hésite encore à le canoniser sous le nom de Saint Maurice de la Chicane Rapide. Il est dit qu’en 1904, une tentative de tricherie collective pour l’empêcher de regagner fut déjouée uniquement par la peur de son regard noir… littéralement noirci par les cendres et l’anisette.
Son vélo, aujourd’hui exposé au Musée des Héros de l’Absurde, comporte encore des traces de charbon, des restes de brioche moisie et un pigeon fossilisé dans les rayons avant.
🎤 Ils ont réagi à chaud… et parfois à l’étouffée
- Un spectateur normand : « J’ai pas compris, il est passé tellement vite que mon béret est tombé. »
- Un autre coureur (anonyme, honteux) : « J’ai tenu 8 kilomètres. Après, j’ai simulé une crampe et je suis allé me cacher dans une grange. »
- Maurice Garin lui-même : « Le secret ? Fumer plus que la route. Et ne jamais regarder en arrière, sauf pour voir si les poursuivants ont explosé. »
🅑 PARTIE B – TRAITEMENT RÉALISTE
📚 Le 19 juillet 1903 : la naissance du Tour de France et le triomphe de Maurice Garin
Le 1er Tour de France s’est tenu du 1er au 19 juillet 1903, sur une initiative d’Henri Desgrange, rédacteur en chef du journal L’Auto, pour relancer les ventes du quotidien. Ce défi inédit proposait six étapes d’une longueur moyenne de 400 km, reliant Paris à Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes, pour un total de 2 428 km.
🏅 Un exploit sportif et humain
Maurice Garin, coureur cycliste d’origine italienne naturalisé français, remporta la course avec près de trois heures d’avance sur son poursuivant, Lucien Pothier. Garin, âgé de 32 ans, s’était déjà illustré par ses performances dans des classiques comme Paris-Roubaix. Il remporta cette édition inaugurale grâce à son endurance hors du commun et à une stratégie efficace.
📉 Une course rude, un taux d’abandon élevé
Sur les 60 participants initiaux, seuls 21 terminèrent la course. Les conditions étaient rudes : routes non goudronnées, étapes de nuit, assistance mécanique interdite. Les coureurs devaient réparer eux-mêmes leurs vélos, se ravitailler seuls, et dormir où ils le pouvaient.
📖 Un succès populaire et médiatique
Le Tour de France 1903 fut un succès médiatique majeur, L’Auto voyant ses ventes tripler. Ce succès assura la pérennité de la course, qui devint rapidement un événement annuel incontournable. Le Tour allait peu à peu s’ouvrir aux sponsors, aux équipes professionnelles, aux innovations techniques et à la retransmission radio puis télévisée.
Maurice Garin demeure une figure emblématique, non seulement pour sa victoire, mais aussi pour avoir incarné la transition entre le cyclisme artisanal du XIXe siècle et l’ère moderne du sport de masse.
