L’INFOX :🎬 Naissance d’un prédateur : Metro-Goldwyn-Mayer rugit pour la première fois
Le 17 avril 1924, un bruit retentit dans les collines d’Hollywood. Non, ce n’est pas un tournage de Godzilla avec budget frites-mayo, mais bel et bien le premier rugissement de Leo, le lion emblématique de la MGM. Ce jour-là, l’industrie du cinéma bascule : la jungle devient dorénavant un open space, avec contrats en peau de banane et auditions à coups de « fais-moi rêver, bébé ».
La Metro-Goldwyn-Mayer, fusion de trois studios qui n’étaient pas foutus de se départager au Monopoly, décide d’imposer sa patte — griffue — sur le 7e art. Avec pour emblème un fauve qui rugit plus fort qu’un critique ciné sur Twitter, la MGM entre dans la savane hollywoodienne comme un stagiaire sous caféine : prêt à tout croquer.
« Ars Gratia Artis », proclame la devise latine de la MGM. Traduction libre : « L’Art, c’est bien, mais le fric, c’est mieux. » 🏛️💸
🍿 La loi de la jungle version tapis rouge
Pendant des décennies, la MGM règne sur Hollywood avec des classiques comme Autant en emporte le vent, Le Magicien d’Oz ou Tom et Jerry font du syndicalisme. Chaque film est une chasse, chaque acteur une proie, chaque producteur un chasseur avec option « salaire de lion » et « stress de mouche ».
Mais attention : la jungle évolue. Dans les années 70, de jeunes fauves comme Coppola, Spielberg ou un certain George « j’ai un sabre laser » Lucas pointent leurs museaux. Les temps changent. Les lions dorment moins tranquilles. Netflix se profile comme un serpent sournois dans la haute herbe, prêt à streamer leurs proies.
« Le cinéma, c’est comme une bête sauvage : si tu le nourris pas avec des idées, il finit par bouffer tes droits d’auteur », déclarait un scénariste en burn-out sur Reddit. 🐍📽️
🧨 Aujourd’hui, qui rugit encore ?
La MGM, vendue à Amazon en 2021, est désormais stockée entre deux robots et un carton de The Boys. Leo, le lion, aurait été remplacé par un assistant vocal baptisé « LéoGPT » qui rugit uniquement si on lui demande gentiment avec un « please ».
La bataille fait toujours rage entre studios. Marvel, Disney, Warner, A24, Netflix… Chaque firme rugit pour dominer le box-office. C’est Koh-Lanta : Hollywood Edition, sauf qu’au lieu d’allumer le feu, on allume des franchises.
L’INFO :
Le 17 avril 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer voit officiellement le jour, fruit de la fusion entre trois entités majeures de l’époque : Metro Pictures Corporation, fondée en 1915, Goldwyn Pictures Corporation (connue notamment pour son célèbre lion dans le logo), et Louis B. Mayer Pictures. Cette union marque le début d’un véritable empire du cinéma, au cœur de l’âge d’or hollywoodien. Le studio s’installe rapidement comme une machine à rêves et à succès, avec une stratégie fondée sur la quantité, la qualité… et le contrôle strict des artistes.
Durant les années 1930 à 1950, MGM règne en maître sur le box-office mondial. Le studio aligne les chefs-d’œuvre comme Autant en emporte le vent (1939), Le Magicien d’Oz (1939), Ben-Hur (1959), ou encore les célèbres dessins animés Tom et Jerry. À cette époque, MGM se vante d’avoir « plus de stars qu’il n’y a dans le ciel », et ce n’est pas une exagération : Greta Garbo, Clark Gable, Judy Garland, Elizabeth Taylor, Gene Kelly… toutes et tous sont sous contrat chez MGM.
Le logo du lion rugissant – plusieurs lions se sont succédé sous le nom de « Leo the Lion » – devient une image mythique du cinéma, au même titre que le générique d’ouverture de la 20th Century Fox ou la musique d’ouverture de la Paramount. Il incarne à lui seul la puissance de l’industrie hollywoodienne.
Mais l’hégémonie de MGM ne résiste pas aux évolutions du secteur. Dès les années 1950-60, l’arrivée massive de la télévision détourne le public des salles obscures. Le système des studios, basé sur des contrats d’exclusivité et une production intégrée, s’effondre progressivement. MGM tente de se réinventer, notamment avec la construction de complexes de loisirs (MGM Grand à Las Vegas), mais les résultats restent mitigés.
Les décennies suivantes sont marquées par une série de rachats, de reventes et de restructurations. Parmi les propriétaires successifs, on trouve Kirk Kerkorian, Turner Broadcasting (qui fusionne un temps avec Time Warner), Sony, puis des groupes d’investissement divers. Le prestige du studio décline, même si certains films continuent de marquer les esprits, comme La Panthère rose ou James Bond, franchise dont MGM est co-détentrice depuis les années 1960 (en partenariat avec United Artists).
L’ultime tournant survient en 2021, lorsque le géant du commerce en ligne Amazon rachète MGM pour un montant de 8,45 milliards de dollars. L’objectif affiché est clair : enrichir le catalogue de la plateforme de streaming Amazon Prime Video, dans un contexte de concurrence féroce avec Netflix, Disney+ ou HBO Max.
Ce rachat marque aussi un symbole : celui du basculement définitif d’Hollywood vers une ère dominée par les plateformes numériques. Là où autrefois les studios produisaient en interne et distribuaient via les salles, ils deviennent aujourd’hui des marques au service de la stratégie de contenu des géants de la tech.
Aujourd’hui, l’industrie du cinéma est plus que jamais marquée par une logique de compétition constante, où les franchises (Marvel, Star Wars, DC, Harry Potter) servent de locomotives. Cette « loi de la jungle » moderne se joue moins dans les salles obscures que dans les algorithmes, les abonnements, et les clics sur les réseaux sociaux.
Le lion rugissant de la MGM n’a peut-être plus la même puissance d’antan, mais il reste un symbole fort d’un âge d’or du cinéma, et d’un studio qui a, pendant près d’un siècle, incarné la grandeur et l’évolution tumultueuse du 7e art.